L’univers musical de Boreufs est pêchu, tour à tour provocant, inattendu, émouvant, poétique. Leur esprit est rock, le chant est en français, la musique mélange les styles, avec des intermèdes qui donnent une dimension théâtrale au show du groupe.
Boreufs a commencé par un duo en secret sur un canapé orange. Naturellement. Pour passer le temps. Pour ne pas arrêter la musique. En se disant qu’avec tout ce qu’on entend comme magnicences et aussi comme véritables daubes, on aurait bien tort de se priver d’une quelconque participation au grand concert universel.
Boreufs a voulu commencer par être libre. Libre de se tromper, libre de savoir que les génies sont déjà passés, libre sur le chemin des erreurs pour parfois frôler une certaine beauté. Libre de ne pas être étiqueté. Libre d’être approximatif sans aucun autre but que le plaisir et la joie de produire cette vibration indénissable, invisible, si puissante…
Pour la poésie aussi, comme une ode, une dédicace à tous ces talents qui ont fait de la langue française cette musique si sensuelle, si bondissante, pleine
de sens et de sous entendus. Pour la lumière de la scène et celle de la rue, pour avoir le trac et finalement se libérer totalement dans l’espace où tout est permis, ou presque. Et puis surtout, pour faire chanter les gens, en bons saltimbanques, les faire danser, bouger, rire, sourire, leur faire quelque chose, n’importe quoi, pour le partage, le spectacle,
pour faire la fête autour du feu comme au temps des tribus.
Puis au l des compos et des concerts, le canapé s’est rempli comme quand les amis arrivent à la maison, au fur et à mesure d’une soirée de retrouvaille.
Aussi simplement que s ‘ouvre une porte, Boreufs s’est enrichi de métissage et d’inspiration. Et les petites scènes se sont poursuivies, dans ces troquets où la musique se mélange aux tintements, aux bavardages, aux rires et aux cris, où l’on joue parmi les gens, avec les gens, où l’on se touche, où c’est dur pour les emmener, se faire entendre, où il faut se le gagner cet instant de communion anodin et si beau dans les bars des badauds avec la famille qui vous suit, vous soutient. C’est là qu’on s’est remplis des bravos et des encouragements,
des compliments surprenants et du chant des indiens. Et tous ces soirs, on s’est promis de rester des candides, pas des candidats, toujours prêts,
comme des jeunes de 20 ans, à aller faire le show, jamais le même...